 Éditions Luce Wilquin Avin, 1991 ISBN 2-88253-029-3 192 pages |  Retour à la bibliographie |
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REPRENDS-MOI SI JE MEURS |
ARGUMENT Victime
d'un accident de la route, Mathieu Labarbe trouve au fond de son coma
une sorte d'alchimie cérébrale qui lui permet de remonter le temps... Le docteur Baucart croise le regard de son patient, et il cherche confusément à communiquer avec cet étranger qui lui est confié. Désinvolte et narcissique, Baucart suivra sans comprendre les multiples chutes de l'homme pressé qu'il a déjà cessé d'être. La télépathie de la déchéance n'est peut-être pas irréversible. Mathieu Labarbe ne jettera pas le fantasque Baucart dans le chaos. La relation silencieuse entre deux hommes que rien ne destinait au dialogue est peut-être l'unique réponse aux manipulations sournoises du Temps ! |
EXTRAIT |
Tu es marrante avec ton chapeau blanc à plumes blanches, avec ta robe blanche à volants, avec tes souliers blancs, avec tes bas blancs… Tout dans le style « harmonie des neiges ». Mon père, tu le connaissais à peine : un énergumène au canotier haut perché et aux souliers vernis que tu avais rencontré dans les Ardennes, trois mois plus tôt. Celui-là donc qui allait devenir le champion toutes catégories du jeu absent-présent, tirait ostensiblement une montre en argent de son gousset, une manière comme les autres de se donner une contenance. Et regarde, hop ! J’y suis. Je veux dire : au jour de votre rencontre. Tu portais la même robe « harmonie des neiges », mais elle était couverte d’un tablier noir. Tes longues tresses te donnaient l’air d’une collégienne, cet air candide que mon père allait tant apprécier. Dehors, le chuchotement des arbres, interrompu par le chant des oiseaux. C’était le printemps, ma chère, ce qui en définitive suffit pour tout expliquer. |